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Les types d'actions

1) LES ACTIONS D'ENTRETIEN SUR LES COURS D'EAU

ENTRETIEN DE LA RIPISYLVE  

La ripisylve (= végétation des berges) est un élément majeur du fonctionnement des cours d’eau. Elle exerce de nombreuses fonctions et notamment :

Des fonctions écologiques : zone de nourrissage, d’abri et de reproduction pour la faune, zone de circulation des mammifères terrestres (corridor écologique) ;

  • Un rôle de filtre : elle participe à la rétention des particules en suspension des eaux de ruissellement provenant des terres riveraines et dans une certaine mesure à l’épuration des eaux du cours d’eau ;
  • Un rôle d’ombrage et de régulation thermique des eaux ;
  • Une protection physique des berges : le système racinaire des végétaux contribuant au maintien des berges.

Les interventions à mener sur la ripisylve du bassin de la Drouette et de ses affluents sont :

La « non-intervention » permet de maintenir l’état actuel de la ripisylve, lorsque celle-ci offre des caractéristiques intéressantes (continuité, diversité écologique, stabilité physique des boisements rivulaires, bon état sanitaire…) ou dans les secteurs où la ripisylve est absente et ne peut être reconstituée.

 

 

 

L’entretien de la végétation est constitué d’actions régulières visant à rétablir un état écologique correct lorsque des dégradations ont été mises en évidence. Elle peut être légère (élagage simple, recépage…) sur les ripisylves en bon état ou plus poussée sur celles en mauvais état (débroussaillage important, évacuation des individus morts ou malades …). Cette action a un caractère préventif et doit être réitéré tous les 5 ans. Pour les secteurs plus atteints, un entretien doit être prévu en priorité pour restaurer rapidement le fonctionnement de ces ripisylves.

 

Les actions d’entretien et d’amélioration fonctionnelle de la ripisylve nécessitent la mise en œuvre de plusieurs types de travaux, dont l’intensité varie en fonction de l’état de la végétation et des objectifs à atteindre :

  • La coupe sélective : Cette intervention consiste en l’abattage sélectif de sujets présentant un mauvais état sanitaire ou une instabilité prononcée. Elle peut intervenir également pour résorber les problèmes occasionnés par des sujets non désirables sur les berges (Renouée du Japon, résineux, peupliers, espèces ornementales).
  • L’élagage : Cette opération consiste en une coupe sélective des branches de certains sujets ligneux, qui présentent une gêne (risque de déséquilibre des arbres, conservation des formes traditionnelles – saules têtards, blocage de bois morts dérivants, ombrage excessif du lit, frein à l’écoulement) ou une trop grande diversité de branchages.
  • Le recépage : Cette intervention a pour but de régénérer les boisements de berge, par la coupe d’arbres et l’entretien des rejets issus des souches, afin de permettre le développement de sujets robustes
  • Le débroussaillage : Cette opération devra demeurer exceptionnelle et n’être mise en œuvre que dans des secteurs très ponctuels. Il permet, par fauchage des espèces herbacées ou buissonnantes, de favoriser le développement d’espèces ligneuses en limitant la concurrence, de restituer des accès à la rivière ou d’améliorer les écoulements dans les bras de faible largeur.
  • Une approche sélective (conservation des espèces intéressantes, retrait des « mauvaises herbes », orties, ronces, etc.) est indispensable pour ces différents travaux. L’entretien est proportionnel aux dégradations mises en évidence lors du diagnostic et est fonction des objectifs de l’opération et des potentialités de la ripisylve. En aucun cas, l’intervention ne doit être systématique. Par ailleurs, les opérations d’entretien de la végétation doivent respecter les cycles biologiques. Les interventions sur la ripisylve n’ont, par exemple, pas lieu entre avril et août et respectent les périodes de reproduction de la faune piscicole.

 

ENTRETIEN DU LIT MINEUR

Les végétaux aquatiques jouent un rôle essentiel sur la qualité de l’habitat-rivière. Leur présence est nécessaire à la diversification des habitats (zones de caches, d’abris, de ponte, de nourrissage etc.). Leur conservation est donc indispensable à la pérennisation de la qualité de l’habitat des cours d’eau du territoire.

Dans certains cas, leur présence en excès peut justifier une intervention devant rester localisée. Toutefois, la problématique du faux-cresson est importante (le cas des nénuphars est plus ponctuel) sur le territoire et doit faire l’objet d’une attention particulière.

 

Les végétaux aquatiques peuvent devenir problématiques lorsqu’ils :

  • Créent des obstacles à l’écoulement en secteurs sensibles et favorisent les dépôts sédimentaires ;
  • Uniformisent les faciès d’écoulement et la granulométrie, dans le cas d’une mono-spécificité végétale (domination d’une espèce aux détriments des autres) ;
  • Favorisent l’eutrophisation progressive du milieu.

 

Dans une section de rivière très productive, en faciès lentique, l’exubérance de la végétation provoque un ralentissement des écoulements, ce qui accroît la sédimentation. Un faucardage léger, ciblé et sélectif peut aider à conserver une veine d’écoulement rapide afin de minimiser cette sédimentation.

Certaines espèces végétales d’intérêt (Callitriches, Iris des marais, …) doivent être conservées lorsqu’elles n’engendrent pas de problèmes majeurs d’écoulement. Par contre, le faux-cresson (espèces d’eau stagnantes et eutrophisées ayant tendance à recouvrir le milieu et l’eutrophiser d’autant plus) doit être faucardés lorsque les herbiers atteignent une surface de recouvrement trop importante.

 

Il est préférable d’agir en amont afin d’éviter la prolifération des végétaux aquatiques dans les secteurs non souhaités : lutte contre les pollutions sur le bassin versant, contre le colmatage (ouvrage hydraulique), gestion des boisements de berges, des faciès d’écoulement etc.

 

Le faucardage est préconisé afin de lutter contre la prolifération des végétaux aquatiques et de retrouver un lit mineur au sein duquel le cours d’eau va s’écouler. Le faucardage est efficace mais son efficience ne s’exprime qu’après cinq à dix années. Deux techniques existent : le faucardage manuel (peu coûteux mais difficile physiquement et plus long à mettre en œuvre) et le faucardage mécanique (plus rapide mais très coûteux). S’il s’avère nécessaire, le faucardage doit être estival et alterné (ou zonal d'aval en amont) avec maintien des bandes rivulaires.

 

 

 

2) LES ACTIONS DE RESTAURATION LEGERE

 

RECONSTITUTION DE LA RIPISYLVE

Cette intervention est préconisée lorsque la végétation des berges est peu développée (clairsemée) voire inexistante et que cette carence est préjudiciable au fonctionnement écologique ou morphologique du cours d’eau. Cependant, cette préconisation ne doit pas être mise en œuvre de façon systématique : en effet, la diversité écologique implique l’existence de zones dépourvues de végétation arbustive ou arborée (alternance des zones ombragées et éclairées). Cette action est donc préconisée pour réduire les érosions des berges ponctuelles, stabiliser un talus réaménagé, réduire l’éclairement du lit (afin de limiter, par exemple, le développement excessif des végétaux aquatiques), améliorer les paysages rivulaires ou diversifier les habitats dans les secteurs où la végétation ligneuse est absente sur de grands linéaires.

 

Dans l’idéal, lorsque ce n’est pas déjà le cas, ces actions nécessiteraient un travail de talutage des berges au préalable afin que la ripisylve à implanter le soit sur des berges de bonne qualité et à un bon niveau par rapport au lit moyen des cours d’eau.

  • L’ensemencement : la reconstitution d’une strate herbacée est quasiment systématiquement préconisée parallèlement aux boutures et plantations. L’ensemencement est réalisé à partir d’un mélange grainier (30 à 50 g/m2) constitué d’espèces adaptées à une immersion temporaire. Le mélange pourra être composé de graminées (80 % de Fétuque élevée et 10 % de Ray Grass anglais) et de légumineuses (10 % de Trèfle et de Lotier).
  • Le bouturage : cette action est préconisée dans les cas similaires à ceux évoqués ci-dessus. Les boutures seront préférentiellement réalisées à partir de salicacées (diverses espèces de saules), compte tenu de leurs capacités de reprise supérieures aux autres espèces. Dans la mesure du possible, des rameaux seront prélevés localement selon les disponibilités.
  • La plantation d’arbres et d’arbustes : cette action est préconisée lorsque la végétation rivulaire est peu développée voire inexistante. Les plantations peuvent correspondre à des sujets de 60 à 100 cm de hauteur, en mottes ou en racine nues. Les espèces végétales plantées seront choisies en fonction de leur présence localement et de la position pressentie sur la berge (pied, mi-berge, sommet). En pied de berge, seront préférés par exemple l’aulne (Alnus glutinosa) et les saules arbustifs (Salix spp). A mi-berge, on préférera, par exemple l’érable sycomore (Acer pseudoplatanus). On pourra également choisir d’ajouter quelques espèces pour une diversification du cordon (noisetier, érable, prunellier, sureau, frêne …) ;

Pour l’ensemble des travaux de replantation de ripisylve, il est indispensable d’utiliser des essences locales pour assurer leur pérennisation et éviter la mise en concurrence vis-à-vis d’autres espèces en place sur les bords des cours d’eau.

 

LUTTE CONTRE LES ESPECES VEGETALES INDESIRABLES

Les peupliers présents sur les berges entraînent de nombreux désagréments. Du fait de leur enracinement traçant et superficiel, ils ne protègent pas les berges des phénomènes érosifs et sont souvent sujets aux chutes dans le lit suite au phénomène de sous-cavement. Leur feuillage toxique, s’il est présent en grande quantité dans le lit, peut également nuire à la vie aquatique. Les alignements de peupliers sont rarement accompagnés de sous-étages de végétation, ce qui réduit considérablement le potentiel de la ripisylve en habitats. En lit majeur, les peupleraies provoquent fréquemment un assèchement des zones humides sur lesquelles elles se sont installées.

Photos de chutes de peupliers en bord de cours d’eau, laissant apparaitre le système racinaire traçant et superficiel non adapté aux berges

 

 

DIVERSIFICATION DES HABITATS

Le lit mineur doit présenter des diversités d’habitats et d’écoulement afin d’avoir une bonne oxygénation et des abris et caches pour la faune aquatique mais aussi pour permettre un transport suffisant des sédiments (afin d’éviter l’envasement).

La grande majorité des cours d’eau du bassin versant de la Drouette présente une homogénéisation des écoulements et des habitats en raison de la présence d’ouvrages ou d’opérations antérieures de recalibrage, de lit surdimensionné et beaucoup trop large…

Les actions de ce type visent à réduire la section d’écoulement et/ou à varier les faciès :

  • Des banquettes à hélophytes ;
  • Des épis déflecteurs ;
  • Une recharge granulométrique (graviers, …) ;
  • Une gestion ciblée de la végétation aquatique ;

 

 

 

 

3) LES ACTIONS DE RESTAURATION LOURDE

 

Ces actions visent la restauration des fonctionnalités hydromorphologique et écologique du cours d’eau en améliorant les connexions lit mineur - lit majeur, en retrouvant un espace de mobilité, ou en restituant la continuité longitudinale (écologique et sédimentaire). Elles englobent des interventions sur le lit mineur (reméandrage, remise en fond de vallée, remise à ciel ouvert) et sur les ouvrages hydrauliques.

Elles nécessitent des études préalables et le prix des travaux étant à ce stade complexe à déterminer, seules les études sont planifiées dans le programme de restauration lourde. De plus aucun cours d’eau n’est classé sur liste 1 ou 2. Cette condition n’implique aucune contrainte d’aménagement aux propriétaires d’ouvrages et les aménagements/ effacements seront donc soumis à leur bon vouloir.

 

ACTIONS SUR L'HYDROMORPHOLOGIE DES COURS D'EAU 

 

  • Reméandrage pour les secteurs rectifiés et recalibrés dans un contexte foncier favorable. Les cours d’eau rectilignes et/ou contraints d’un point de vue divagation latérale sont trop homogènes (notamment au niveau du fond du lit et des pieds de berges). Cette configuration limite la diversité des écoulements et des habitats nécessaires à une bonne qualité biologique. Ainsi, lorsqu’un cours d’eau est trop rectiligne pour des raisons anthropiques, l’idéal, si l’emprise foncière le permet, est d’effectuer un reméandrage du cours d’eau.
  • Remise à ciel ouvert pour les portions busées. Plusieurs tronçons de cours d’eau sont canalisés et enterrés sous des zones souvent urbanisées. L’objectif d’une remise à ciel ouvert est de reconnecter un cours d’eau à son environnement, mais également de rétablir la circulation des poissons qui ne peuvent tolérer le passage d’un tronçon trop long sans aucun apport de lumière.

    Plusieurs objectifs sont poursuivis dans ce type d’action de restauration : objectif hydromorphologique (diversification des habitats en lit mineur, des profils en travers, reconnexion entre lit majeur et lit mineur), objectif écologique (amélioration de la libre circulation piscicole, reconquête de zones non productives et/ou abiotiques, diversification des biocénoses du lit mineur, développement des Trames Vertes et Bleues, etc.) et objectif paysager et social ;

    La renaturation peut être totale (l’intégralité du débit est dirigée dans le nouveau lit situé en fond de vallée) ou partielle (le débit est partagé entre le nouveau lit en fond de vallée -70% du débit- et le lit perché conservé ou bief – 30% du débit).

  • Remise en fond de vallée. De nombreux biefs existent sur la Drouette. Dans la plupart des cas le débit est détourné dans le bief, au détriment du lit naturel. La remise du cours d’eau dans son lit d’origine est la solution d’envergure la plus intéressante pour ce qui est de la restauration du cours d’eau. Ses avantages sont multiples : pleine expression du potentiel hydromorphologique, diversification des habitats, connexion du lit mineur / lit majeur améliorée, valorisation paysagère…

 

Les embâcles, lorsqu’ils sont trop importants, peuvent être source de nombreuses problématiques. Mais les embâcles peuvent également présenter de nombreux intérêts tels que leur contribution à la qualité de l’habitat aquatique. Les atouts et inconvénients des embâcles végétaux sont présentés dans le tableau suivant :

  

Les embâcles sont donc conservés dans les secteurs où ils n’engendrent pas de problèmes particuliers (érosions indésirables, débordements locaux, dégradation d’ouvrages, problèmes de circulation piscicole…) et où leur conservation permet de diversifier l’habitat aquatique. La gestion des embâcles et des atterrissements devra être adaptée directement sur le terrain au cas par cas.

 

LUTTE CONTRE LES ESPECES ANIMALES INVASIVES (ragondins, rats musqués)

Les effets de l’activité des rats musqués / ragondins sont surtout des dégradations de berges dues aux galeries creusées. Il faut également ajouter le problème sanitaire lié aux déjections et les risques de contamination par la leptospirose. La mise en place de cages pour les « piéger » est le moyen de lutte préconisé dans le cadre du PPRE. L’utilisation d’appâts empoisonnés n’est plus autorisée car elle entraîne une élimination non sélective de la faune.

La lutte n’est toutefois efficace à long terme que si elle est menée régulièrement et sur un territoire suffisamment étendu. La Fédération départementale de Chasse pourrait aussi mener des campagnes de contrôle destinées à limiter les effectifs de la population de ragondins en partenariat avec les communes du territoire. Une concertation avec cet organisme peut être prévue.

 

 

 

 

 

 

LUTTE CONTRE LES ESPECES VEGETALES INVASIVES

Six espèces invasives ont été observées à proximité des cours d’eau du territoire d’étude :

  • La Renouée du Japon.
  • La Balsamine de l’Himalaya ;
  • Le Bambou ;
  • La Buddleia de David ;
  • Le Sumac vinaigrier
  • Le Laurier Cerise

La Renouée du Japon est une plante exotique, introduite au début du siècle en Europe et qui s'est propagée de manière très importante, notamment sur les berges au substrat grossier et filtrant. Ces peuplements denses monospécifiques, installés sur des berges remaniées où la végétation ligneuse a été fragilisée ou supprimée, posent différents problèmes :

  • difficulté de réinstallation ou de régénération de la ripisylve (forêt de bord de berge) ;
  • appauvrissement, voire disparition, de la ripisylve ;
  • accès au cours d'eau ;
  • banalisation biologique.

 

La lutte contre la Renouée du Japon passe par un arrachage devant être répété durant toute la saison végétative pendant au moins 5 ans, et être accompagné d’une plantation d’arbustes, afin de concurrencer les rejets et d’optimiser les probabilités de non-retour. Les jeunes pousses doivent être arrachées dès la reprise (toutes les 3 semaines entre avril et octobre). Les résidus doivent être séchés et brûlés afin d’éviter leur dispersion et la reprise de l’espèce. En effet, cette espèce présente la capacité de rejeter à partir d’un fragment de tige. Il est donc indispensable de ne pas laisser ces résidus sur place et d’éviter les engins dispersant les résidus de fauche. Si la station est trop importante pour un simple arrachage, la fauche est proscrite car elle peut stimuler la station et dynamiser les plants. Dans ce cas, il ne vaut mieux pas intervenir en attendant une intervention de plus grande ampleur (décaissage à l’aide d’une pelle, retalutage et plantation).

Le Bambou, le Laurier Cerise, le Sumac Vinaigrier et la Buddleia de David sont également répertoriés sur le territoire d’étude. Leur présence est due à l’introduction d’espèces ornementales par les particuliers et un travail de sensibilisation des riverains est à mener.

Pour les espèces ligneuses (Buddleia de David, Laurier Cerise, Sumac Vinaigrier), des coupes successives doivent être effectuées durant l’automne (période de repos végétatif) et les jeunes pousses arrachées dès leur apparition. La Balsamine doit être arrachée manuellement avant la floraison (juillet). Les déchets doivent être placés en sac hermétiques s’il y a présence de fruits (pour éviter une dissémination des graines). Quant au Bambou il doit être arraché au printemps en déterrant en brisant les rhizomes à l’aide d’une pelle, puis couper à la fin de l’été. Aucune coupe ne doit être réalisée au printemps et été car cela redynamise le foyer.

La gestion (fauchage et/ou arrachage) de ces espèces doit être une priorité en raison de leur forte capacité à coloniser le milieu. Les actions sont donc à réaliser dans les deux premières années pour réduire l’expansion et à renouveler tout au long du PPRE.

 

REPRISE DES BERGES

Le cours d’eau doit permettre des échanges longitudinaux (faune piscicole et sédiments), latéraux (échanges avec le lit majeur et les annexes) et verticaux (échanges avec la nappe). Pour que ces échanges soient optimaux, les berges doivent adopter un profil naturel, alternant différentes pentes et différents étages (lit d’étiage, lit mineur, lit moyen,...) et en substrat naturel afin de garder au maximum des contacts entre le cours d’eau et les milieux latéraux et la nappe. De plus, les berges et le début du lit majeur doivent être en partie recouverts d’une végétation constituée de différentes strates (hydrophytes, hélophytes, végétation arbustives et arborescentes) et espèces permettant l’épuration des eaux ainsi que le développement d’une faune diversifiée.

Plusieurs solutions, selon le contexte et les enjeux environnants sont possibles :

  • La suppression des protections de berges inutiles. Les riverains protègent leurs terrains avec des protections parfois artisanales et qui sont « transparentes » ou en trop mauvais état pour empêcher l’érosion. Certaines protections sont aussi dans certains cas installés sur des lieux où aucun enjeu particulier n’a été identifié. Dans ces cas pré-cités, il est possible de supprimer ces protections afin de restaurer la mobilité latérale du cours d’eau. Cette action est à privilégier le plus souvent possible.
  • La reprise de berges en génie végétal. Dans le cas où une protection de berge est indispensable (secteurs soumis à forte érosion et à enjeu par exemple), il est possible d’en recourir au génie végétal, où plusieurs techniques existent (fascines, boudins d’hélophytes, lits de plants et plançons…). Ces techniques présentent l’intérêt de restaurer une fonctionnalité écologique au niveau de la berge (échanges lit mineur – lit majeur, habitats…) et assurent une protection contre les phénomènes érosifs. Cependant un suivi et un entretien rigoureux doivent être mis en place, ce qui peut constituer un inconvénient.
  • La mise en place de protections de berges en génie mixte. Sur certains secteurs à forte contrainte ne permettant pas l’emploi de techniques végétales seules, des tunages en bois ou des gabions peuvent y être couplés en pied de berge. Néanmoins ces protections stoppent les échanges en bas de berges, fixe le lit du cours d’eau et ne sont alors à utiliser qu’en dernier recours.
  • Le retalutage de berges. Dans les secteurs sans enjeux et où les berges sont hautes, un reprofilage de la berge est souhaité. Cette action vise la reconnexion entre le lit mineur et le lit majeur. En effet, les berges hautes limitent les débordements, ce qui est très dommageable dans les zones sans enjeux. De plus, les berges en pente douce sont aussi intéressantes sur le plan écologique pour la diversité d’habitats qu’elles proposent.
  • Conservation des protections existantes quand aucune autre intervention citée ci-dessus n’est envisageable.

Photos de reprises de berges avec différentes techniques issues du génie végétal

 

 

 

AMENAGEMENTS AGRICOLES

Le phénomène de pâturage associé à l’absence de protection du cours d’eau, très fréquent sur les abords des cours d’eau du territoire, se traduit par une érosion et une destruction des berges végétales.

Ces érosions doivent être contenues car elles contribuent au colmatage du substrat, voire à l’envasement du lit et des buses sur certains secteurs. Le principe des interventions proposées consiste à contenir le bétail à distance des berges avec des clôtures mises en place en recul du haut des berges de la rivière tout en lui assurant des possibilités d’abreuvement par l’intermédiaire de pompes à museau, d’abreuvoirs au fil de l’eau ou solaires. Cette intervention permet également d’améliorer la qualité paysagère des berges.

Lors des prospections terrain, de nombreuses buses ont également été observées sur les cours d’eau. En effet, la majorité du temps, ce cas se retrouve lorsqu’un propriétaire possède des parcelles situées de part et d’autre de la rivière et a besoin de faire traverser son bétail. Bien souvent, la solution de la traversée à même le lit de la rivière est préféré à l’installation d’une passerelle ou d’un passage à gué spécifique.

Dans le cadre du programme d'actions, pour la réalisation d’un passage à gué, il est proposé d’installer deux abreuvoirs classiques face-à-face et d’y intégrer deux barres amovibles pouvant s’ouvrir et laisser le passage aux bêtes lorsque l’éleveur le souhaite tout en canalisant leur passage sur une portion réduite du lit mineur. Cela limitera ainsi l’accès du bétail au cours d’eau dans le temps et dans l’espace, tout en limitant l’emploi de buse néfaste à la continuité écologique.

    

 Installation d'un abreuvoir en bordure de Drouette (SMDVA)

 

 

 

 

 

 

 

ACTIONS SUR LES OUVRAGES HYDRAULIQUES LIMITANT L'ATTEINTE DU BON ETAT ECOLOGIQUES DES COURS D'EAU

  • L’effacement, la mesure la plus ambitieuse. Elle vise à supprimer l’ouvrage permettant ainsi la restauration des écoulements et du transit sédimentaire, la diversification des habitats et la restauration de la continuité écologique. Des études d’impact doivent être menées avant tout projet d’effacement. Il est intéressant de procéder à des ouvertures temporaires des vannes des ouvrages hydrauliques en opération préalable afin de constater les effets sur la stabilité des bâtiments et infrastructures situés dans la zone d’influence de l’ouvrage hydraulique, ainsi que sur les écosystèmes aquatiques et rivulaires (incluant également les potentiels étangs ou zones humides déconnectés).

 L’effacement englobe 3 sous-types :

  • Le démantèlement qui consiste à supprimer l’ouvrage dans sa totalité. Cette action est envisageable sur les ouvrages abandonnés, sans usage ou sans intérêt (économique, patrimonial ou paysager).
  • Le dérasement qui consiste en la suppression totale des maçonneries présentes en lit mineur tout en conservant les structures latérales installées sur les berges.
  • L’arasement de l’ouvrage qui consiste en une intervention par un abaissement localisé (échancrures) ou généralisé de la côte de l’ouvrage (réduction partielle de la hauteur d’un seuil par exemple). Cette option permet de favoriser la circulation piscicole (montaison) notamment en étiage en concentrant les écoulements au sein d’une « passe ». Moins impactante et moins coûteuse que le dérasement, cette solution peut être envisagée en présence d’enjeux rivulaires ou comme étape intermédiaire en prévision d’un effacement total.
  • L’aménagement ou l’équipement d’ouvrages quand l’effacement n’est pas envisageable.
  • Le bras de contournement qui consiste à créer artificiellement une rivière de contournement. La rivière est alors séparée en deux bras, le bras de contournement permettant de contourner l’obstacle en reliant la rivière d’amont en aval. Pour des questions de vitesse de l’eau et de rugosité, les rivières de contournement présentent souvent une succession de gros blocs, d’épis ou de seuils en enrochements plus ou moins régulièrement répartis. Pour être attractive, l’entrée du bras de contournement doit être assez proche de l’ouvrage et les débits alimentant la rivière de contournement suffisants pour être concurrentiels avec le débit de sortie de l’ouvrage (30% du débit dans le bief / 70% dans le bras de contournement) Ce dispositif nécessite cependant une emprise au sol importante du fait de la pente du bras de contournement (pente réduite entre 2 et 5%) et est relativement onéreux. Il est à noter également que cet aménagement restaure la continuité piscicole et partiellement sédimentaire.
  • La passe à poissons aménagée (ralentisseurs, bassins successifs, etc.) est fonction des espèces piscicoles concernées. La dimension des ouvrages, leur implantation topographique et les débits de transit nécessitent des études techniques préalables approfondies. Il existe de nombreux types de passes à poissons : passes à ralentisseurs, passes à bassins successifs, rampe en enrochement, passes à anguilles… Il est à noter également que cet aménagement restaure la continuité piscicole mais pas sédimentaire.