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Les enjeux de territoire

Des enjeux similaires d'un bassin versant a l'autre ...

 

Habiter et vivre sur le bassin versant

L’Homme est présent sur un grand nombre de bassins versants. Son mode d’occupation du sol et ses activités y sont diverses : présence d’habitations, de villages, de villes, d’infrastructures, d’industries, de cultures, de troupeaux, d’activités de loisirs ou de tourisme, de stations de traitements des eaux... L’aménagement du territoire et l’utilisation de l’eau pour les diverses activités ont souvent un impact sur la quantité d’eau, sur sa qualité ou sur le fonctionnement des bassins eux-mêmes.

 

Une gestion équilibrée des bassins versants de la Drouette et de la Voise

Afin de garantir le bon fonctionnement des écosystèmes et la satisfaction de l’ensemble des usages, il est nécessaire de maintenir une ressource en eau de qualité et en quantité suffisante. Pour cela, il faut une gestion concertée entre tous les utilisateurs de l’eau des bassins versants : ils se réunissent et essaient de trouver ensemble des solutions, de fixer des objectifs d’utilisation et de préservation de la ressource, avec comme principe le partage et la solidarité. Chacun exprime son besoin, s’implique et s’engage dans la préservation de l’eau. Le but est de mettre en place une utilisation de l’eau cohérente et de réduire les impacts.

 

Des dysfonctionnements importants et varies ...

 

D’un point de vue hydrologique et écologique, de nombreux dysfonctionnements sont observables à l'échelle globale du territoire du SMDVA. 

Par temps de pluie, de nombreux tronçons concernés par des écoulements non pérennes se mettent rapidement en charge. Des volumes d’eau variables, selon l’intensité des pluies, transitent alors vers les cours d’eau par les fossés et émissaires agricoles.

Les rivières des deux bassins versants de la Drouette et de la Voise subissent fréquemment des pressions : en effet, il n’est pas rare d’observer des phénomènes de pollutions chimiques et/ou organiques (boues, mousses, …), d’érosion de berges, d’envasement et de colmatage au niveau des cours d’eau.

De même, les zones humides comme les mares isolées du territoire, sont bien souvent altérées ou menacées sous l’effet des perturbations anthropiques. Les zones humides de tête de bassin constituent l’un des types de milieux les plus menacés. Pour cause, elles sont souvent de surfaces réduites et ne rentrent pas dans les seuils de protection réglementaires prévus par la loi.

Les processus physiques, écologiques et hydrologiques du territoire sont perturbés par les activités humaines qui transforment continuellement le territoire pour l’adapter aux divers besoins socio-économiques (pollutions industrielles, agriculture…). Il est notamment important d’appréhender ces problématiques en matière de ruissellement de surface, vecteur insidieux de transfert des intrants agricoles des parcelles cultivées vers les cours d’eau et par conséquent, de dégradation de la qualité des eaux.

Le bassin versant est l’échelle appropriée pour assurer cette concertation, car sur le territoire de la Drouette comme sur celui de la Voise, les impacts et les besoins de l’ensemble des acteurs sont tous orientés vers les mêmes cours d’eau. C’est aussi à cette échelle de bassin que l’on peut prendre en compte les interactions entre les usages et le milieu naturel. Gérer l’eau à l’échelle du découpage administratif, que ni les rivières, ni les eaux souterraines ne connaissent, serait beaucoup moins pertinent.

  

 

  

  • STEP, zones d’activités, ruissellement agricole et pollutions diffuses :

Il existe de nombreuses stations d’épuration sur les bassins versants de la Drouette et de la Voise. La plus importante et impactante est la STEP de Gazeran-La Guéville, située à l’aval de Rambouillet et se rejetant dans la Guéville (traitement des eaux de Gazeran, Vieille-Eglise et Rambouillet avec un réseau majoritairement unitaire).

Il existe également plusieurs zones d’activités (ZAC, ...), principalement au niveau de Rambouillet, Epernon, Auneau, Gallardon et Maintenon avec de nombreux rejets significatifs d’un point de vue quantitatif et qualitatif. Ces zones d’activités impliquent la présence de surfaces imperméabilisées importantes où l’infiltration à la parcelle est limitée. Des bassins de rétention et d’orages existent afin de limiter les apports violents aux rivières en temps de pluie.

Les surfaces agricoles occupent une grande place sur le territoire du SMDVA avec plus d’un tiers de la surface totale, avec de vastes plateaux consacrés à la production agricole. Lors des événements pluvieux significatifs, les émissaires et fossés agricoles s’apparentent à des torrents qui acheminent rapidement jusqu’aux cours d’eau les eaux de ruissellement et de drainage chargées en MES et de très mauvaise qualité physico-chimique. Dépourvus de toute capacité auto-épuratrice, les milieux récepteurs sont donc le plus souvent non fonctionnels en terme de filtration/épuration.

Les fortes pluies sont généralement réparties de façon homogène sur les deux bassins versants du SMDVA. La presque totalité des communes est en effet concernée par ces phénomènes de ruissellement intense, notamment en provenance des plateaux agricoles.

Suite à la simplification du paysage agricole (remembrement, uniformisation des surfaces et absence d’éléments freinants), les phénomènes de ruissellement et d’érosion ont été largement augmentés sur le territoire.

 

  

 

 

  

  • Un ruissellement forestier important dès l'amont :

 

Les têtes de bassins côté Drouette s’insèrent dans un contexte forestier marqué par des pentes importantes.

 

De même, les parcelles agricoles bien souvent drainées ne permettent pas la rétention des eaux et favorisent par conséquent des ruissellements violents de versants.

 

 

  

 

 

 

 

 

 

  • Les aménagements passés :

Les travaux hydrauliques passés (recalibrage, curage excessif...) sont, d’une certaine manière, responsables des fortes crues, comme celle survenue en 2016.

Pour cause, le remaniement des rivières ayant été marqué par un recalibrage et un fort encaissement du lit, participe aujourd’hui à l’accélération des écoulements, ce qui engendre des dommages plus importants en aval dans des secteurs à enjeux (biens et population).

Les aménagements hydro-morphologiques (endiguement, protection des berges, ouvrages hydrauliques, rectification des profils…) ont donc déconnecté le lit mineur des rivières de leurs zones humides associées : les hauteurs de berges étant importantes, les rivières ne peuvent donc plus déborder sur ces secteurs au rôle d’expansion.

 

 

 

 

 

 

 

 

  • L'urbanisation et l'imperméabilisation des sols :

Les pluies génératrices des crues sur le territoire du SMDVA interviennent bien souvent sur des sols saturés et imperméabilisés (parkings, voiries, zones d’activités, lotissements, …).

L’anthropisation modifie continuellement le tracé originel du réseau hydrographique, ce qui perturbe ainsi le régime hydrologique et accentue par ailleurs le risque inondation.

 

 

 

 

 La Drouette à Orcemont (78) le lendemain d’un fort épisode pluvieux (décembre 2017)

 

 

Ruissellement forestier en tête du bassin versant de la Drouette

 

 La Guesle, recalibrée et fortement encaissée, en amont de Poigny-la-Forêt (78)

 

 

Impact de l’anthropisation sur le régime hydrologique d’un bassin versant